Pathologie mésentérique
Pathologie du Tissu de soutien

Le « tissu de soutien » représente la véritable définition du mésentère : c’est le « méso » , la lame porte-vaisseaux constituée d’un tissu cellulo-graisseux. Ce tissu peut être la cible d’atteintes inflammatoires aiguës ou chroniques, mais aussi d’atteintes tumorales. Les affections peuvent être primitives (panniculite, tumeurs primitives) ou secondaires, témoignant d’une atteinte locorégionale (pancréatite, cancers, appendicite) ou générale.


Panniculite mésentérique

Appelée aussi « lipodystrophie isolée », « liposclérose » ou « maladie de Weber Christian mésentérique ». C’est une réaction xanthogranulomateuse inflammatoire secondaire à une involution du tissu graisseux. Elle peut être associée à une fibrose rétropéritonéale (5% des cas). C’est également dans certains cas un état pré-lymphomateux (figure 47).

Figure 47 : Panniculite mésentérique Infiltration du mésentère.
Aspect peigné des vaisseaux.
Le patient a développé un lymphome par la suite

Tumeurs bénignes

- Fibrome (la plus fréquente)
- Lipome,
- Tumeur desmoïde (borderline ; 25% des tumeurs bénignes du mésentère ; 10% des tumeurs desmoïdes sont mésentériques ; association à la polypose colique familiale de Gardner où l ’atteinte mésentérique est plus fréquente ; bénigne mais l ’infiltration et le syndrome de masse peuvent se compliquer de pathologies occlusives),
- Myomes,
- Xanthogranulomes,
- Hamartomes
- Hémangiopéricytomes,
- Neurofibromes

 

Cancer du pancréas et Pancréatite

Sont des causes fréquentes d’infiltration localisée (ou diffuse) du mésentère.

Figure 48 : Cancer du pancréas
Coupe passant par la pince aorto mésentérique.

Envahissement massif de la racine du mésentère.
Sonde duodénale*.
Adénopathies mésentériques.
Remerciements à F.Pilleul [2] pour les clichés.

Mésothéliome mésentérique

C’est une localisation fréquente (25% des mésothéliomes). L’exposition à l’amiante est un facteur de risque majeur.


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Figure 49 : Masses mésentériques
Patient exposé à l ’amiante.
Découverte lors d ’un bilan systématique de médecine du travail. Les masses refoulent en avant les anses intestinales.
Probable mésothéliome mésentérique.

Tumeur de Castelman

Elle peut exceptionnellement présenter une localisation mésentérique. C’est une tumeur hamartomateuse qui réalise une masse mésentérique hypervascularisée hétérogène.

Pathologie inflammatoire du tube digestif

L’inflammation de la graisse mésentérique peut être observée lors de tout processus infectieux ou inflammatoire du tube digestif (maladie de CROHN, rectocolite hémorragique, appendicite, cancers coliques). En échographie, il existe alors un aspect hyperéchogène, lissé, de la graisse mésentérique (figure 13). Ceci facilite la détection du segment digestif atteint, d ’éventuelles zones d ’abcédation, d ’adénopathies mésentériques.

Figure 50 : Appendicite aiguë.

La graisse est hyperéchogène, lissée, ce qui facilite la visualisation de l ’appendice tuméfié.

Sclérolipomatose

Elle s’observe le plus souvent à un stade avancé des maladies inflammatoires chroniques du tube digestif (MITD). On observe des remaniements de la graisse mésentérique, un rétraction des mésos et paradoxalement une surcharge adipeuse du mésentère. L’ensemble forme une ou plusieurs masses solides.

Autres

Lipoblastome
Lymphangiome kystique
Sarcome
Sarcoïdose

 

Graisse mésentérique normale :

Echographie : Aspect globalement hypoéchogène, parcourue d’images linéaires, stratiformes hyperéchogènes.
Pas d’adénomégalie (les premiers centimètres de l’axe mésentérique supérieur sont souvent explorables, de même que la graisse en fosse iliaque droite.

TDM : Le mésentère est globalement hypodense, d ’épaisseur régulière, parcouru par les vaisseaux mésentériques (artères et veines) dont on visualise les sinusités.

Graisse mésentérique pathologique :

Echographie : Aspect « lissé », globalement HYPERéchogène de la graisse mésentérique ; perte de son caractère stratifié;
Rigidité au passage de la sonde ;
Adénopathies fréquentes.
Masses ganglionnaires

TDM : le mésentère est globalement épaissi, moins hypodense ; la distance inter-anses est augmentée ; aspect « peigné » de la vascularisation